Balade Moulin à Vent Petite Guille Grand Trou

Juin 2009

 

  • Départ arrêt 12 Saint-Jean de Dieu

 

 

<Leti étendue sur la banquette avec Sigmund Freud à son chevet)

 

Combien de fois je me suis réveillée d’un mauvais rêve, combien de rêves agréables j’ai faits passer à la réalité, combien de fois j’ai perdu toutes mes forces, les ai retrouvées, les ai perdues encore, combien pleuré et ri de bon cœur, résisté à la pression, pas résisté à la pression, combien de visages embrassés, combien d’hommes abordés, combien de corps touchés, étreints, baisés, dévorés, combien de fois j’ai perdu ou sauvé la face, me suis retrouvée seule contre tous, avec tous contre un seul, combien de fois pété les plombs, fendu la cuirasse, combien de fois j’ai voulu danser sur un volcan, combien l’ai fait, danser sur un volcan, combien de fois voulu tuer quelqu’un, combien oublié, découragé, désintéressé de le faire, combien de fois ai cru que mort, combien et toutes les fois, où et quand, avec qui je me suis senti heureuse, combien de fois l’ai été vraiment, heureuse.

 

(Elle traverse la rue et va prendre un vélov’, Elle s’en va vers la place du Moulin à vent.) >

 

1

 

  • Route de Vienne (3’-4’)

 

 

Je me souviens qu’à l’arrêt du 12, hôpital Saint-Jean de Dieu tu t’es étendue sur un divan de métal, avec le docteur Sigmund Freud à côté de toi.

 

Je me souviens que du grand trou à Monplaisir, je passais par tous les états.

 

Je me souviens que de l’autre côté de la route de Vienne, en face de l’hôpital, on est à Vénissieux.

 

Je me souviens du domaine du château de Champagneux devenu l’hôpital psychiatrique de Saint-Jean de Dieu en 1825

 

Je me souviens qu’à l’hôpital Saint Jean de Dieu on appliqua assez vite les méthodes psychiatriques douces et modernes des professeurs Pinel et Esquirol

 

Je me souviens que le poète Stanislas Rodanski avait décidé de son placement volontaire à l’Hôpital Saint Jean de Dieu où il vécut et écrivit pendant 27 ans, de 1954 à sa mort en 1981.

 

Je me souviens d’avoir vu en 1949 les malades de Saint Jean de Dieu, attachés et nus sur de

la paille

 

Je me souviens de la peinture des fresques sur les murs de l’hôpital Saint Jean de Dieu.

 

Je me souviens qu’il y avait un moulin à vent au Moulin à Vent

 

Je me souviens qu’on voit ce moulin dessiné sur le premier plan qui a été dressé de la rive gauche du Rhône, territoire qu’on appelait alors le « mandement de Béchevelin », plan établi en l’an de grâce 1479, par Loÿs Tindo, commissaire du roi Louis XI.

 

Je me souviens que la route de Vienne a changé plusieurs fois de nom : après la voie romaine, le compendium de Vienne au moyen Age, puis chemin de Lyon à Vienne, route de Marseille, route d’Antibes, route royale, route impériale, route nationale 7, et maintenant route de Vienne.

 

paroles de Jocelyne Trevaillon :

58’’ > 2’

ma naissance rte de Vienne

« c’est un quartier où je suis née…. »

 

 

 

2.

  • arrêt du 12 (clos Layat) (

 

Baptiste en Sigmund Freud

Les trous

 

Tu vas là où tu vas tu ne vas pas dans un trou il n’y a pas de trou tu ne viens pas d’où tu ne viens pas d’un trou il n’y a pas de trou d’où tu viens tu ne vas pas rechercher un trou où tu étais où te mettre où aller où foncer il n’y a pas de trous tu n’es pas dans un trou tu n’étais pas dans un trou tu ne vas pas à la recherche du tout au fond des trous le fond des trous est une grosse vache tu vas où tu vas-tu vas en avion tu ne vas pas vers le fond il n’y a pas de grosse vache pour faire des fonds de trous où tu veux chercher un trou où te mettre tu ne vas pas vers la grosse vache qui fait les fonds des trous s’il n’y a pas de trous il n’y a pas de fonds s’il n’y a pas de fonds il n’y a pas de grosse vache tu vas en avion tu vas où tu vas-tu ne vas pas vers tu cherches un trou où mettre à l’intérieur pour dire je suis dans mon trou je suis bien dans un trou comme je viens du trou tu ne viens pas d’un trou ce ne peut pas être un trou qui t’a mis au monde ce n’est pas un trou d’où tu viens ce n’est pas un trou qui te mettra tu ne te mettras pas tu ne seras pas mis tu vas où tu vas-tu ne cherches pas le trou qui a le fond pour être le plus près possible de la forme du fond de la grosse vache tu voles au dessus du pas de trous tu vas en avion

 

 

  • Route de vienne (3’)

 

Je me souviens que le 5 septembre 1829, au moulin à Vent, le marquis de Lafayette, héros de l’indépendance américaine, fut reçu en compagnie de son fils surnommé Georges Washington, par une délégation enthousiaste de jeunes libéraux républicains venus de Lyon

à leur rencontre.

 

Je me souviens qu’en remontant route de Vienne à la Libération les soldats américains dans leurs jeeps nous donnaient des ballons faits avec des préservatifs.

 

Je me souviens que le 9 août 1944, vers 17h45, une vingtaine de résistants armés attaquèrent le garage Renault situé 352 route de Vienne,

– A moulin à vent Vénissieux.

– Oui, mais qu’est-ce que ça change ? les Résistants firent exploser les camions et les voitures légères remisées à l’intérieur. Quelques jours plus tard, le vendredi 18 août, vers 17h45, une camionnette escortée d’automobile Citroën s’immobilise devant le garage, des miliciens et des soldats allemands en sortent et barrent les accès. Cinq hommes attachés les uns aux autres

en descendent et sont aussitôt mitraillés de dos. Les corps sont enlevés à 12h30. il s’agit de 5 otages, des détenus de la prison Montluc de Lyon.

 

Je me souviens de la place du Moulin à Vent qui était une vraie place avec un marché et où on allait danser pour le 14 juillet

 

Je me souviens que la place du Moulin à vent située à la limite du Lyonnais et du Dauphiné vit passer au fil des siècles une intense circulation de piétons, cavaliers, rouliers, cochers, estafettes et postillons.

 

Je me souviens que certains disaient que ce quartier était trop enclavé, trop isolé, entre le boulevard périphérique, le cimetière de la Guille et la voix ferrée. Je me souviens du désespoir de beaucoup d’habitants.

 

Paroles de Jocelyne Trevaillon :

On fait partie de rien

62’>63’10’’

 

 

 

3.

 

  • place du Moulin à vent

 

Le Géant (Vincent F.)

(Deux jambes dépassent d’une petite tente « quechua » installée sur le trottoir, non loin de l’enseigne métallique représentant un moulin à vent.

Une créature s’ extrait laborieusement de la tente et s’adresse au public)

 

Ecoutez-moi, s’il vous plaît..

J’ai à vous faire une révélation de la plus haute importance. L’heure est aujourd’hui venue de rétablir une vérité historique :

Vous croyez sans doute que puisque vous êtes ici dans le quartier dit du Moulin à Vent, c’est parce qu’il y a, ou parce qu’il y avait dans les parages, un moulin à vent.

Mais je peux vous le dire, moi, la vérité est qu’il n’y a pas, il n’y a jamais eu de moulin à vent au Moulin à Vent.

 

En réalité, ce qu’il y avait là, à la place de cette enseigne ridicule, c’était un géant. Un géant, oui, d’une espèce tout à fait bénigne, qui demeurait paisiblement en ces lieux et se nourrissait exclusivement des légumes produits par les nombreux maraîchers et horticulteurs qui peuplaient encore récemment ce faubourg urbain. Mais un géant, malgré tout, un géant même végétarien, ça inquiète, ça dérange la tranquillité publique. D’où l’escamotage, je veux dire l’escamotage du géant. Je vous raconte.

Ca a commencé quand on a constaté que la présence de ce géant alimentait périodiquement le délire de quelque interné de l’hôpital saint Jean de Dieu tout proche. Plus d’un parmi les patients parvenait régulièrement à s’échapper de l’hôpital afin d’en découdre avec ce représentant d’une engeance honnie par tout chevalier se prenant pour tel.

Jusqu’au jour où un psychiatre de ladite institution eut l’idée de transformer l’objet du délire dans l’esprit d’un malheureux malade. Il parvint à lui faire croire sous hypnose que le fameux géant n’était en réalité qu’un inoffensif moulin à vent.

 

Au retour d’une ultime expédition punitive, le patient confirma que le géant n’avait eu la vie sauve que par sa transformation soudaine en moulin, et que lui-même, malgré tout son courage et plusieurs assauts infructueux, avait dû battre en retraite devant le battement furieux des ailes.

 

Le psychiatre se déclara fort satisfait de la réussite du transfert opéré sous suggestion hypnotique, mais il avertit que, malgré l’efficacité de son traitement thérapeutique, le syndrôme récurrent et dûment répertorié de délire donquichottesque pouvait se propager à nouveau dans l’esprit dérangé de quelque futur malade… C’est pourquoi les autorités décidèrent d’avaliser officiellement la transformation du géant en moulin. Si les géants n’étaient plus que d’inoffensifs moulins à vent, les fous n’auraient plus qu’à rester à l’asile.

 

L’office du tourisme local s’empressa de souscrire à cette fable historique afin de sécuriser le site de cette entrée de ville fréquentée par de nombreux voyageurs. Bien entendu le sentiment de sécurité de nombreux habitants que la présence du géant, aussi pacifique fût-elle, indisposait quelque peu, s’en trouva également renforcé… On n’entendit plus jamais parler du géant. A sa mort, on raconte seulement qu’il fallut faire un grand trou pour l’enterrer. Et la paix publique troublée un temps par les errances hors de l’hôpital de quelques chevaliers à la triste figure en quête de monstres à massacrer, fut provisoirement rétablie.

 

Qu’on ne s’y trompe pas. Le subterfuge thérapeutique des psychiatres relayé par la cupidité des marchands de tourisme a fait long feu. Il semble en effet que deux nouveaux géants aient été aperçus dans les parages de la rue Challemel Lacour non loin du site du soi-disant moulin à vent. Ces géants se nomment Albert et Laurent et leur stature gigantesque pourrait bien réveiller les velléités de croisades agressives de tout individu, à l’esprit défaillant ou non. A vrai dire les autorités elles-mêmes ne parlent plus d’une métamorphose en forme de réhabilitation, d’une simple requalification moulineuse de monstres incommodants. Des plans de destruction à l’ explosif seraient évoqués dans certains cercles. Et le jour est proche où la rage démolisseuse de géants pourra se donner à nouveau libre cours.

 

 

 

  • rue Challemel Lacour (1’)

 

Je me souviens que ceux qui habitent ici depuis longtemps aiment leur quartier. Ils disent : « habiter ici m’empêche de partir à la dérive. Si je pars d’ici, je risque de ne plus savoir où je vais . »

 

Il paraît qu’on est des « familles lourdes ». qu’est-ce que c’est des «  familles légères » ?

On habite la « résidence » Albert Laurent. Ca fait chic, on est des «  résidents », c’est mieux que des résidus 

 

On dit : « ils ne s’intègrent pas , ils ne peuvent pas s’intégrer ». Mais les voitures qui brûlent, les « incivilités », les « violences » c’est un symptôme pour dire le refus de l’abandon, de la précarité, des banlieues transformées en réserves d’indiens.

 

On dit : « C’est pas bon pour l’image du quartier. » Mais l’image du quartier, nous, on s’en fout. Nous, on y vit dans ce quartier.

 

 

  • la résidence Albert Laurent (10’)

 

paroles de Mme Lattafi :

11 ‘’ >3’36’’

La vue

 

20’25 ‘’ > 21’

les bandes

 

22’33’’ > 23’45 ‘’

la rue Challemel Lacour , les prostituées

 

25’ >25’45

cette parcelle sous le pont où le temps est suspendu

 

26’50’’> 27’55

les gens qui vivent ici depuis une trentaine d’années

 

30’16’’’ > 31’47’’

Déjà il y aura plus les deux tours

cette dame qui a fait une pétition pour que les deux tours soient détruites…

 

34’58’’ >38’ 55

L’histoire des pb d’ascenseurs

> S’il y avait le feu on a le temps de mourir dans ce quartier-là

 


4.

Ø  Arrêt bus Challemel Lacour

 

Tarkos (Leti)

L’ange Leti

 

Heureusement qu’elle est morte, ça en fait une de moins, c’est déjà plus normal, ça fait du bien. Elle n’avait rien fait, donc une hop qui disparaît comme si on ne s’y attendait pas on s’y retrouve, merci d’être morte, ce n’est pas de sa faute si elle a disparu, elle a disparu, elle a disparu, c’est mieux comme ça, ça fait du bien, c’est plus compréhensible avec des trous, elle est morte bêtement, heureusement, c’est plus normal, sinon c’est insensé .

(elle repart en vélo)

 

  • rue Challemel lacour/ place Moulin à vent/ Rte de Vienne (8’)

 

 

Je me souviens d’une femme qui était une pointure au moulin à vent, c’était une véritable cheville ouvrière dans le quartier, elle était marchande de chaussures, j’allais la voir juste pour parler avec elle. Elle est partie, elle avait plus de clients, on l’a braquée deux fois, elle en avait assez…

 

paroles de Jocelyne Trevaillon

les clôtures, l’insécurité

33’1’’>35’

 

Je me souviens d’une attaque de la diligence Lyon-Marseille au lieu-dit Moulin à Vent, dans la nuit du 14 septembre 1798. Plus récemment on déplore quelques voitures brûlées place Julien Duret.

 

Je me souviens qu’on appelait belles-mères les tramways qui passaient route de Vienne,

– Comme aussi grande rue de Monplaisir

 

parce que ces tramways avaient des étages appelés des impériales, sortes de petits salons en hauteur où les jolies femmes pouvaient montrer leurs toilettes et s’attirer les remontrances de leurs belles-mères.

 

Ou plutôt parce que les belles-mères perchées en haut des impériales pouvaient surveiller si leurs brus ou leurs filles ne traînaient pas dans la rue .

 

Je me souviens qu’un jour sous l’Occupation, une belle-mère de la route de Vienne est entrée en contact avec un char allemand qui a été détruit complètement

 

Je me souviens que la maison abandonnée avec une tour crénelée place du Moulin à vent appartient à la famille Blanc, d’anciens notables du quartier

 

Je me souviens que les arbres de la maison Blanc ont été classés

 

Je me souviens qu’il a été question de transformer cette maison en maison de quartier et le jardin en jardin public

 

paroles de Jocelyne Trevaillon :

15’20 > 20’15

des tonnes de gens qui avaient envie qu’il se passe des choses

ça bouge vraiment.

 

 

 

5.

 

  • Angle rte de Vienne / rue de Montagny

Premier trajet en aveugles

 

  • Angle rue de Montagny / rue garon Duret

Deuxième trajet en aveugles

 

 

6.

 

  • Jardin d’enfants place Julien Duret / rue Pierre Delore (4-5’)

 

paroles de Annie Fanjet :

5’53’’ > 8’ 55

repérages

…Que je vous explique.’’

 

Je me souviens des odeurs de mousse et de bois des grumes qu’on apportait à la scierie Meunier rue du Moulin à vent. Ca sentait bon, c’était la forêt qui arrivait dans la rue.

 

Je me souviens de Fabiola avec Jean Marais au cinéma le Moulin Rouge qui est devenu le dancing New Hollywood

Voix de jean Marais

 

Je me souviens qu’au Moulin à vent est né le grand trompettiste, Marc Soustrot.

– Oui, mais ça, c’était pas à Moulin à Vent Lyon 8è mais à Moulin à Vent Vénissieux.

– Qu’est-ce que ça change ? C’est Moulin à vent aussi.

 

Je me souviens que la petite Guille, c’est parce qu’avant ici, c’était la commune de la Guillotière. Mais il y avait la « grande » Guillotière, maintenant c’est dans le 7e arrondissement et puis, un hameau, un petit bout de ville au milieu des champs, d’où la « Petite Guille » dans le 8e arrondissement

 

Je me souviens que les commerces, ça bouge tout le temps dans le quartier, même les curés, ça change sans arrêt

 

Je me souviens d’un marchand de pantoufles arménien dont le magasin s’appelait « A la

pantoufle »

 

Je me souviens des maçons italiens qui construisirent leurs maisons à la petite Guille que certains auraient rebaptisée Petite Italie.

 

Je me souviens qu’il y avait beaucoup de petites maisons rue Pierre Delore, elles ont été rasées pour construire des immeubles.

 

 

7.

 

  • Rue Pierre Delore :la petite Guille

 

Vittorio, le coiffeur

 

  • rue Pierre Delore / rue des Jasmins (3-4’)

 

 

Je me souviens des maraîchers et des horticulteurs qui étaient nombreux au Moulin à vent Petite Guille Grand trou.

 

Avant il y avait des maraîchers, des horticulteurs, des champs, de nombreux clos répartis sur des petites parcelles, et des cultures partout. Après la guerre on a construit des immeubles, les commerces sont progressivement partis, on a fait des « espaces verts ». Il reste peut-être un maraîcher maintenant dans tout le quartier.

 

Je me souviens que les maraîchers et cultivateurs avaient obtenu au 18è siècle d’assurer le curage des latrines lyonnaises et de transporter hors de la ville les ordures ménagères

 

Je me souviens des âniers avec des citernes et des tonneaux en bois équipés de lanternes vertes qui allaient vider les fosses d’aisance pendant la nuit jusqu’au fameux lac de Vénissieux, qui n’était en fait qu’un champ d’épandage nauséabond situé là où il

y a Carrefour aujourd’hui.

 

Je me souviens qu’il y avait même un bistrot qui s’appelait « Le Lac de Vénissieux » du nom du fameux lac.

 

Je me souviens que les roues ferrées des chariots pétaradaient sur les pavés en tête de chat, et si bien qu’on appelait le cortège nocturne : l’artillerie de Vénissieux

 

Je me souviens que les maraîchers du Moulin à vent se servaient directement du contenu des tonneaux comme engrais pour leurs cultures

 

Je me souviens qu’à Moulin à vent, au café « La Bascule » il y avait une bascule .

– Tout comme à Monplaisir .

-Oui, à Monplaisir et…à Moulin à vent.

 

Chanson de Jacques Brel « Quand est-ce qu’on me mettra dans le trou… »

 

 


8.

 

  • Rue des jasmins Devant le marronnier (4’)

 

Chanson de Brassens « auprès de mon arbre… » couverts par bruits de raids aériens, sirènes et bombardements

Je me souviens des bombardements alliés les 25 et 26 mai 44. 80 morts. Après plus rien ne fut comme avant dans le quartier..

 

Je me souviens que des bombes étaient tombées rue des Jasmins, peut-être là où il y a maintenant un très beau marronnier.

 

Je me souviens des sirènes. Pendant la guerre, c’était pour nous alerter des bombardements. Après la guerre c’était tous les premiers mercredis du mois, à 11h

 

Txt enregistré Vincent sur les bombardements

 

Je me souviens qu’il y eut aussi des bombardements allemands en décembre 40. Je me souviens des pommes de terre dans la cave où on attendait la fin de l’alerte.

 

Je me souviens que des bombes étaient tombées sur le cimetière de la Guillotière, des sépultures avaient été éventrées, on avait retrouvé des cercueils dans les arbres., il avait fallu enterrer les victimes des bombardements au cimetière de Loyasse à Fourvière.

 

Je me souviens de la porte du cimetière de la Guillotière rue Pierre Delore, et de l’inscription latine : « Animas pauperum tuorum ne obliviscaris in finem » « n’oublie pas dans la mort les âmes de tes pauvres. »

 

Je me souviens des quatre photos d’artistes contemporains exposées, à l’angle du cimetière de la Guillotière, place du jet d’eau Mendès France, elles exprimaient les états de la vie avant la mort.

 

Je me souviens qu’à côté du cimetière, il y a un panneau indicateur : « Grand trou. »

 

Je me souviens que, sous le panneau indicateur « Grand Trou » il y a un autre panneau indicateur « Centre International de séjour »

 

Chanson de Jacques Brel « Quand est-ce qu’on me mettra dans le trou… »

 

 


9

 

  • stade Antoine Dumont

 

Tarkos / les salades (Baptiste)

 

(Un carré formé sur ses bords de feuilles de salades étalées par terre. Quelqu’un installe un panneau : « Attention ! Espace vert » Puis il remplit peu à peu l’intérieur du carré en alignant méthodiquement des feuilles de salade jusqu’à se retrouver au milieu sans plus pouvoir bouger. )

 

Stop ! Stop ! Stop ! arrêtez tout de suite ! vous voyez pas le vert ici ? vous allez marcher sur le vert, ici c’est vert, vous entendez ? un espace vert, moi, je fais de la verdure, je fais de l’espace vert avec de la salade, avec des feuilles de salade, mettre le plus possible de vert, augmenter tout ce qui fera plus de vert pour faire le plus grand espace de vert possible, mettre de l’herbe verte, de la salade verte, des feuilles vertes, le plus grand nombre de différentes sortes de feuilles de salades entières les plus grandes possible étalées, je fais de l’espace, j’augmente l’espace de verdure en déposant le maximum de salades vertes dans un maximum d’espace en mettant ses feuilles de salade verte, en les étalant pour qu’elles prennent le plus de place possible avec un grand nombre de feuilles de salade verte qui donnent un maximum d’espace de verdure plein de salades vertes pour faire un vaste espace entièrement vert couvert de différentes sortes de salades pour prendre le plus grand espace vert possible pour faire du vert pour faire du vert pour faire vert.

 

(En se relevant il s’aperçoit qu’il est maintenant enfermé dans son champ de salades, il jette un regard désespéré autour de lui et crie « Au secours ! »)

 

10.

  • rue Antoine Dumont

 

Les heures du quartier (tous sauf Baptiste)

 

  • rue Audibert Lavirotte (4’-5’)

 

(à plusieurs) – Je me souviens de Lenzbourg qui faisait des confitures, de Vidéocolor qui faisait des télévisions, de Givaudan qui faisait des parfums, de Coignet qui faisait de la colle, de Berliet qui faisait des camions, de Paris-Rhône qui faisait des machines à laver, de Bronzavia qui faisait des moteurs d’avion, de Teppaz qui faisait des tourne-disques, de Photos où mon oncle, il était souffleur de verre, car on faisait des lampes chez Photos, et aussi de L’Air Liquide, Sicfond, Fantasia, SIFT, Manufrance, Rochet-Schneider, Patay, et aussi une usine de pantoufles dont je ne me souviens plus du nom et où mon beau-frère était magasinier…

 

(Yves Montand : « A bicyclette… »)

 

(Aurélien) – Je me souviens que les gens habitaient près des usines où ils travaillaient à l’époque. Parce qu’il y avait pas de tickets en ce temps-là, les patrons donnaient rien pour le transport. Alors c’était pas la peine d’aller travailler à Vaise pour gagner dix francs de plus de l’heure et en dépenser autant en déplacement.

Et puis les journées étaient longues, déjà les gens travaillaient dix heures, 55 heures par semaine, si en plus il fallait compter le transport.

Je me souviens qu’à partir de 5h30 –6 heures du matin, le quartier devenait une ruche, il n’y avait pas de voiture, tout le monde allait au travail à bicyclette. Et quand ça sortait, c’était la ruée, à Paris-Rhône, il y avait deux mille personnes, alors vous voyez…

 

Je me souviens qu’aux usines Patay, devenu Leroy Sommer , il y a eu jusqu’à 600 ouvriers, maintenant, une centaine tout au plus…

 

Je me souviens du Colibri petit tricycle à vapeur transformé en locomotive, sorti en 1888 aux usines Patay.

 

Je me souviens qu’à Moulin à vent quelqu’un a inventé les premiers ustensiles de cuisine en matière plastique

 

Je me souviens que lorsque ça sentait la violette du côté de l’usine Givaudan-Lavirotte, on disait : «tiens, voilà le vent du midi »

 

je me souviens qu’on se plaignait pas des odeurs à l’époque, tant qu’y avait des usines y avait du travail, on se plaignait pas de la présence des usines

 

Je me souviens de l’explosion à l’usine Givaudan en 1979, il y eut un mort

 

Je me souviens qu’à cause de la pollution occasionnée par l’usine Givaudan, dans le temps, les riverains avaient demandé sa délocalisation. Mais aujourd’hui des protestations de solidarité sont émises contre les menaces de licenciements qui pèsent sur la soixantaine d’ouvriers qui y travaillent encore.

 

Je me souviens de la manufacture de bouchons qui fabriquait des capsules d’aluminium rue de Montagny, mon père travaillait à l’expédition, ma mère était concierge, et moi j’y ai travaillé dès l’âge de 14 ans.

 

  • place Belleville (3’)

 

Je me souviens que l’Ecole Philibert Delorme a été   ouverte en 1887, elle accueille aujourd’hui, en 2009, près de 500 élèves dans dix huit classes. On a, à l’ heure actuelle

… 18…9…27… on a 36 classes entre la maternelle et l’élémentaire sur un km 2, je sais pas si vous imaginez l’âge de la population du quartier, très très jeune… Il n’a aucun quartier où il y a autant de jeunes au km2.

 

Je me souviens qu’il y a toujours eu une grande mixité sociale à l’Ecole Philibert Delorme.

 

Je me souviens qu’il y a encore quinze-vingt ans, il y avait des fêtes énormes sur la place devant l’école, on faisait encore des choses où tous les parents d’ élèves se bougeaient, où il y avait encore des défilés, et des espèces de braderies avec tous les commerçants sur la route de Vienne…

 

Je me souviens qu’on avait fêté le centenaire de l’Ecole Philibert Delorme en 1987.

 

Je me souviens que ceux du club de basket tout proche avaient monté la scène sur la place du Grand Trou et en échange, ils pouvaient recueillir une obole pour les activités du club.

 

Je me souviens qu’on avait fait un défilé derrière une des quatre voitures des usines Audibert Lavirotte qui existent encore dans le monde.

 

Je me souviens qu’il y a quelques années, sous la direction de leurs maîtresses, les élèves de l’école Philibert Delorme ont fait une enquête sur l’histoire de leur quartier, et ont réalisé un document illustré riche d’informations et d’histoires

 

Je me souviens que, selon certains, pendant la guerre on obligeait les enfants juifs à des douches obligatoires dans les caves de l’école Philibert Delorme. On aurait continué avec les petits arabes après.

 

Je me souviens que place Belleville, il y a un monument aux morts où aucun nom ne figure.

 

Je me souviens que c’était parce qu’un jour, on avait nettoyé le monument au karcher .

 

 

  • rte de Vienne (4’)

 

Paroles d’Annie Fanjet :

j’habite ici…

les boules

2’07’’ > 4’35

 

Je me souviens que route de Vienne, il y a une inscription en latin « Post tenebras lux »

Après les ténèbres la lumière, mais à côté on peut lire en bon français « Dieu, famille, patrie »

 

Je me souviens que le trou à côté, c’est parce qu’il y a deux ou trois ans, un petit immeuble s’est effondré. Les habitants ont pu l’évacuer juste avant.

 

Je me souviens qu’on allait au cinéma « Le Kursaal » vers l’ impasse Caton, une fois par semaine , le vendredi

Voix de Jean Gabin

 

Je me souviens du cinéma Le Splendid, le café d’en face ouvrait à l’heure de l’entracte et on allait boire un coup.

 

Je me souviens avoir fait des recherches sur le quartier à l’époque de la Renaissance pour les Pennons de Lyon. En face du restaurant gastronomique Fabrice Moya, juste avant le pont, il y avait une auberge, on l’a appelée l’auberge de la mère papilles

 

Je me souviens qu’au Grand Trou il y avait beaucoup de bars, la route de Vienne, c’étaitt une des rues où il y avait le plus de bars. Celui qui avait de quoi faire le tour des bars, il était vraiment désaltéré.

 

Je me souviens du restaurant « Le Coin du feu » Comble de malheur il a brûlé dans les années 70

Je me souviens des Assommés parfaits, une association dont les membres étaient de toutes les fêtes. C’était de sacrés cannoneurs.

 

Je me souviens qu’ils organisaient des concours de boules, où la finale se faisait

en casques et les pieds dans l’eau.

 

Je me souviens que ma mère avec d’autres avait acheté une machine à laver qui servait à plusieurs familles. On la faisait circuler sur un diable, d’un logement à l’autre, avec un planning…

 

Je me souviens que la solidarité était spontanée à l’époque, on se donnait des coups de mains sans y réfléchir, maintenant, c’est à la demande, par connaissance, il faut que ce soit organisé et programmé.

 

Je me souviens des défilés. Chaque année on avait un thème, on costumait les enfants.

On aboutissait au stade Antoine Dumont où là, on faisait la fête. Le premier thème c’avait été la route de Vienne à travers les âges, on avait commencé par les Romains et ensuite tous les âges…

 

Je me souviens des gens qui, le soir en été, mettaient leurs chaises sur le trottoir en bas de chez eux et qui regardaient passer les voitures, sur la route de Vienne.

 

Je me souviens qu’avant il y avait moins de monde mais plus de vie, et maintenant plus de monde et moins de vie.

 

 

 

11.

 

  • square du 14è régiment de zouaves

 

Le grand trou (Vincent F.)

Comme chacun sait la crise ne cesse de s’aggraver dans notre pays. Ce n’est que depuis peu qu’on a pris la mesure des dégâts présents et à venir. Citons en vrac : les … dans les effectifs, les … de mémoire, impossibilité générale de faire son …, et de plus en plus d’asociaux jetés au …   D’urgence il fallait arrêter de tourner autour. Agir, et vite !

Une grande expédition de spécialistes du … a été constituée.

Rappelons d’abord la compétence éminente de cette commission qui comprend évidemment les membres du laboratoire de mesure de la largeur des …, du laboratoire de mesure de la profondeur des …, du laboratoire d’étude de la direction des … (scindé en deux départements, l’un spécialisé dans les … descendants, l’autre dans les … ascendants), associé aux deux départements du laboratoire d’étude de la nature des …, celui chargé de l’étude des … de vide dans le plein et celui spécialisé dans l’étude des … de plein dans le vide.

Après des journées et des nuits de recherche, des semaines et des mois d’exploration, ils sont arrivés à ce constat central :

Il y a Un Grand TROU.

Gigantesque, Immense, Colossal, tellement plein de tellement de vide, abyssal à ce point que plusieurs membres de l’expédition manquèrent de tomber dedans.

Le Grand Trou.

C’est-à dire le plus grand trou qu’on puisse trouver sur la terre.

Les savants se mirent à contempler le vide béant qui s’ouvrait à leurs yeux . Quelle n’est pas leur stupéfaction de constater qu’à l’intérieur du grand trou, tout au fond il y a de très nombreux individus qui creusent, qui n’arrêtent pas de creuser. Sans cesse. Et le Trou devient de plus en plus profond. Depuis quand cela a-il commencé ? Nul ne peut le dire.

Déjà on peut le prévoir, ils ne tarderont pas à arriver de l’autre côté de la Planète, et là, là, ce ne sera plus un trou, mais un tunnel, une autoroute souterraine qui permettra un jour à des peuples barbares de nous envahir et de dominer la Planète.

A quoi donc peut servir que de ce côté-ci de la planète tant de gens s’efforcent de boucher les trous, si on laisse ce trou se creuser jusqu’à happer tous ceux qui restent sur les bords ?

Car le Trou devient d’autant plus profond qu’il est moins vide et que de plus en plus de gens se retrouvent au fond à creuser comme les autres.

Comment donc endiguer le déséquilibre inquiétant qui se crée dans la population entre la masse des bouche-trous et ces creuse-trous, toujours plus nombreux ?

Il y a d’abord les accidentés du bouchage. C’est qu’à force de boucher, et de boucher sec, et rapidement, avec des horaires de plus en plus flexibles, des conditions de travail toujours plus difficiles, on constate forcément des accidents. Et la destination des victimes est toute trouvée : « Au trou ! »

De même les bouche-trous malades, avec cette circonstance scandaleuse que les médecins s’entêtent à prescrire pour ceux-ci des arrêts de bouchage. Et c’est comme ça qu’on voit une masse de plus en plus grande d’individus changer de statut social et passer de bouche trous statutaires et salariés à creuseurs endémiques et indemnisés.

Avec cette particularité que plus ils sont fatigués, épuisés, malades, et proches de leur fin plus ces individus creusent. Ils ne creusent jamais mieux que pendant leurs derniers mois.

C’est à n’y plus rien comprendre !

Enfin, les pires, ce sont les vieux, creuseurs particulièrement néfastes, à la dent dure, à l’espérance de creusage longue qui creusent de tous leurs membres, de toutes leurs prothèses, de toutes leurs forces. On les voit partout, autour du trou, dans le trou, grattant, creusant, piochant, sans arrêt, méthodiquement, on dirait qu’ils le font exprès.

Bref, avec l’augmentation structurelle galopante des creuseurs de trous, il est donc urgent d’agir, de réformer et d’entreprendre.

Un grand plan national doit être mis en œuvre.

Avec deux objectifs : 1) multiplier par cent les emplois de bouche-trous, On donnera des moyens exceptionnels à la formation professionnelle de bouche-trous, et on organisera un concours spécial pour désigner le meilleur bouche-trou de l’année.

2) faire disparaître le grand trou avec le contenu de milliers de petits trous creusés à la surface.

Il convient de dé-densifier le paysage urbain, c’est-à dire de faire des trous partout à la place des habitations existantes afin de construire de nouvelles habitations boucheuses de trou. On en profitera pour récupérer les débris et décombres pour combler le Grand Trou.

Nous en sommes là…A vrai dire personne ne doute qu’un tel plan a toutes les chances de réussir.

Néanmoins afin de favoriser la démocratie participative, une boîte à idées a été ouverte.

Si vous avez une idée personnelle sur le moyen d’empêcher le Grand trou de devenir encore plus grand, n’hésitez pas à la communiquer…Merci.

Il suffit de mettre un mot écrit dans cette boîte. En le glissant dans le … / la fente.

 

(Baptiste distribue aux participants des feuilles de salade perforées au centre d’un grand trou)

 

 

 

  • place Lebret (1’)

 

Je me souviens d’Antoine Fonlupt, boulanger, martyr de la Résistance et du café Fonlupt alias Le Coin du Feu au Grand Trou. Lucie Aubrac y aurait tenu des réunions clandestines. Il y avait des entrées des deux côtés sur deux rues différentes, comme ça on pouvait s’éclipser en vitesse…

 

Je me souviens d’avoir eu pour camarade à l’école du Grand trou, Antoine Fonlupt qui allait

devenir un martyr de la résistance. Dans la même école, nous avions un autre camarade qui, lui, est entré dans la milice pendant la guerre.

Un jour le milicien a dit à Fonlupt qu’il avait rencontré : « Toi, à la première occasion j’te fais la peau. » Fonlupt lui répondit : « Peut-être, mais si tu me tues, mes camarades sauront te trouver. » Le 8 mars 44, Antoine Fonlupt fut assassiné par notre ancien camarade d’école

Je me souviens, une semaine plus tard, les résistants ont fait son compte au milicien.

 

Chanson de jacques Brel « Quand est-ce qu’on me mettra dans le trou… »

 

  • route de Vienne (1’)

 

Je me souviens que le Grand Trou, ça s’appelait comme ça parce qu’on y avait creusé et pris de la terre et des graviers pour faire la rue Impériale aujourd’hui rue de la République, dans la presqu’île.

 

Je me souviens que pendant la Révolution, au Grand Trou, on aurait enterré des victimes de la répression de masse

 

Je me souviens qu’il y a des trous partout dans ce quartier, alors lequel c’est, le grand Trou ?

 

Je me souviens qu’en 1960, on allait encore se baigner dans un trou d’eau de 8m de profondeur au bout de la rue de Montagny près du chemin de fer.

 

Je me souviens qu’il y avait un passage à niveau route de Vienne à la hauteur du grand trou

 

 

  • rue Croix barret (3’)

 

Je me souviens qu’au grand trou on a toujours joué au basket .

 

Avant les cheminots qui habitaient à côté, c’était l’âme du basket. C’est eux qui traçaient dehors les limites des terrains, entre les tas de charbons et la fameuse mine de plomb.

 

Je me souviens de Moreira un basketteur qui a commencé à la SELB comme benjamin et qui a fait son trou : il était dans l’équipe de l’ASVEL, plusieurs fois championne de France .

 

Je me souviens que la rue Auguste Chollat s’appelait avant rue de la Princesse parce qu’en 1816,la princesse Marie Caroline de Bourbon Sicile, future duchesse du Berry, qui allait se marier à Paris, y avait engagée son carrosse et s’y était arrêtée pour se reposer du voyage .

 

Je me souviens de la fameuse mine de plomb rue Auguste Chollat, où on traitait du minerai de manganèse pour fabriquer des piles électriques et des mines de crayon. Je me souviens que les ouvriers en sortaient tout noirs comme des charbonniers.

 

Je me souviens qu’à cause de la pollution on essuyait les fils d’étendage avant de mettre le linge

 

paroles d’Annie Fanjet :

8’55 > 10’58’’

le grand trou et le vagabond

 

 

 

11.

 

  • Tours Mandy

 

Tarkos (Leti)

Leti arrive en vélo

 

Heureusement qu’il est mort, ça fait du bien. Il a disparu. C’est plus normal. Il y a eu un mort, aujourd’hui, heureusement qu’il est mort. Il a disparu. Cela fait un de moins, ça fait du bien, heureusement qu’il est mort sinon on ne comprenait pas. Merci d’être mort. Il en faut de temps en temps, cela ne sert à rien. Il y a un mort, heureusement. Qui est tombé juste à côté, ce n’est pas de sa faute, en voilà un de moins donc, on ne sait pas pourquoi, ça devient déjà plus compréhensible, c’est très bien comme ça, on compte un de moins, on commence à y voir plus clair. Heureusement qu’il y a un mort, il n’y a pas de raison, sinon c’est complètement absurde. Heureusement il y en a un qui disparaît qu’on ne revoit plus. Certains disparaissent. Heureusement qu’il est mort c’est bien qu’il meure, il n’avait rien fait, il y avait un trou et hop il est tombé dedans, comme quoi il y a des trous. Tant mieux qu’il y ait des trous. Merci le mort d’être mort. Les trous existent vraiment.

 

  • croisement impasse Brachet/ rue Croix Barret et montée sur le pont (3’)

 

Je me souviens que l’impasse Brachet tient son nom d’un propriétaire qui fit construire de 1896 à 1901, quarante et une maisons , destinées chacune à un seul ménage. Il vendit ces maisons à raison de 27,5 francs par mois pendant 18 ans

 

Chanson le Trou du quai

 

Je me souviens de l’inauguration du centre de maintenance des TGV en 2008. Avant on voyait juste passer les trains, maintenant on voit un cube noir et les trains vont à l’intérieur.

 

Je me souviens d’avoir vu passer sous mes fenêtres des trains décorés par le grand couturier Christian Lacroix

 

Je me souviens que j’ai toujours aimé me balader par là, à regarder passer les trains, les trains de marchandises, les trains de voyageurs, à essayer de deviner d’où ils venaient , ce qu’ils transportaient, où ils allaient…

 

12.

 

  • Sur le pont de chemin de fer

 

paroles de Jocelyne Trevaillon :

L’avenir du quartier

  • 57’ > 60’32

 

Petits tabourets

Distribution de feuilles de salades et de pétales de roses